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La parure des saints, durant les longs voyages,
Dit leur pensée, afin que l’archange et la fleur
Bénissent leur recherche et les suivent du cœur.
La mère des humains au milieu des deux saintes,
Comme un aster superbe entre deux hyacinthes,
S’élevait, et pourtant leur bel Age vermeil,
L’âge du Paradis, sur leur front est pareil.
Elles partent volant, volant sans avoir d’ailes,
Et l’ange Éloïm vole, invisible, après elles.

N’avez-vous jamais vu de leur nid, dans les bois,
Trois hermines sortir pour la première fois ?
Au soleil du matin, sur la plaine embrasée,
Leurs cercles ondoyants évitent la rosée,
N’osent du clair ruisseau traverser la vapeur ;
Une fleur qui les touche en passant leur fait peur.
Elles rêvent partout une tache… l’hermine,
Sous sa robe de lys que le jour illumine,
De sa belle parure adore la fraîcheur,
Et donne quelquefois sa vie à sa blancheur.
Et plus timide encore part, sous trois auréoles,
Le groupe éblouissant des belles célicoles.

Et leur vol, d’orbe en orbe, errait depuis trois jours.
Où donc est-il celui qu’elles cherchent toujours ?
Et sous leurs pieds bénis le parfum des arômes
Disait : — De fleur en fleur traversez sept royaumes,
Pour retrouver le roi de l’éternel printemps. —
Et l’Éther leur ouvrait tous ses palais flottants.
Les frontons de rubis, les murs de saphyrines
Portaient ces mots… PALAIS DES SAINTES PELERINES.
L’agami leur parlait sous son bouclier d’or,