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Leur cri fait reculer la course du nuage,
Et leurs jeux vagabonds à travers le chaos,
Du désordre éternel alimentent les flots.

Ainsi, sous le soleil, deux vertes demoiselles,
Oui découpent ses feux aux gazes de leurs ailes,
En des cercles joyeux se poursuivent longtemps ;
De glaïeul en glaïeul font le tour du printemps ;
Cherchent la perle humide où leur trompe s’abreuve ;
Suivent le long réseau des lotus bleus du fleuve
Sans crainte de ternir, comme le papillon,
Leur corselet changeant trempé de vermillon ;
S’enivrent de clartés, de parfums, de murmures,
S’endorment sur les eaux sans mouiller leurs parures,
Ou dans de frais détours, de platanes voilés,
Se suspendent ensemble aux bourgeons étoilés.
Sur leur dos frémissant les sept couleurs se montrent,
Dans un rayon du jour leurs baisers se rencontrent,
Et les tièdes zéphirs jusqu’au soir ont bercé
Les amours voltigeants du couple entrelacé.