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Tout prêt à rallumer ses rayons éclatants,
« Peut-être il recommence où s’arrêta le temps ;
« Peut-être on va revoir cette lutte incessante,
« D’Éden à Josaphat jadis allant croissante !
« Seul miracle d’amour qui ne soit point écrit,
« Peut-être les enfers portent leur Jésus-Christ !!!
« Les pleurs de Sémida… » Mais se levant ensemble,
Tels que les monts sortis du globe en feu qui tremble,
Lorsqu’un volcan refait dans ses jeux surprenants
Les profils sinueux des larges continents,
Les princes, les grands chefs des gouffres de souffrance,
Aveuglés des rayons de la haute espérance,
Insultent l’orateur, dont la robe de lin
Portait dans ses plis bleus l’aube du jour sans fin.

Idaméel, lui seul, n’éclate point encore,
Semblable au noir taureau sculpté dans Madagore,
Que la main de l’artiste a fait calme et couché,
Mais dont le sein profond porte un obus caché.
« Qui donc es-tu ? réponds… tu gardes le silence !…
« Mets avec tes conseils ton nom dans la balance ;
« Ils sont nouveaux ! jamais sur le sol enflammé,
« Aux rameaux des enfers de tels fruits n’ont germé.
« Je crains que sous leurs poids l’arbre entier ne s’affaisse.
« Quel attentat manqué t’a donné la sagesse ?
« Que fais-tu parmi nous ? Le prophète se tait !!!
« Approchez tous, mes fils, par âge de forfait ;
« Examinez-le bien avec vos regards d’aigle ;
« Dites-nous de quel crime il agrandit son siècle !
« Son nom… » L’abîme alors ouvre sa profondeur,
Chaque cercle vomit un examinateur.