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« Le Verbe, ardent flambeau, miroir jamais terni,
« Où chaque esprit borné se voit dans l’infini.
« Tu blasphèmes le Christ et les dons qu’il octroie !!!
« Des pleurs de Madeleine as-tu sondé la joie ?
« As-tu vu le larron sous les clous tressaillir,
« Et du fond d’un remords le Paradis jaillir ?
« Les vertus de l’enfant compter aux jours du père,
« Les blessures du cœur se fermer sous la haire,
« Et dans un air nouveau, pour ne plus se flétrir,
« Sur le fumier de Job les lys du ciel fleurir ?
« Tu blasphèmes le Christ !!! dieu de François de Paule,
« Qui portait au bercail l’agneau sur son épaule ;
« Et qui, comprenant seul les regrets et les pleurs,
« Gardait l’apothéose à toutes les douleurs :
« Du sceau de la pudeur marquant la jeune fille,
« Et des bras de la croix entourant la famille ;
« Ouvrant un autre Éden à la maternité,
« Donnant, comme un trésor, l’Église à la cité ;
« Sur les berceaux d’un jour aiusi que sur les tombes,
« De son doux Évangile envoyant les colombes,
« Il dépouillait l’erreur de ses voiles épais.
« D’un enfant de Jésus l’ange enviait la paix,
« Et nul chant n’égalait, à l’entour de son trône,
« Sur les harpes de Dieu les hymnes de l’aumône ;
« Et la goutte d’eau froide offerte en son saint nom,
« Devenait sous son œil un fleuve de pardon.
« Tu blasphèmes le Christ ! et du fond des tortures
« Tu dis : — Vois ce qu’il fit de nous, ses créatures ! —
« Tant qu’autour du soleil votre terre a marché,
« Le soleil rédempteur ne s’est jamais couché.
« Et même, Idaméel, quand tu saisis le glaive,
« Peut-être, à ton insu, dans ta nuit il se lève ;
»