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« Afin d’harmoniser la prière à sa voix !
« Et vint lui dire : —En toi que ma puissance brille,
« J’ai créé l’univers, tu créeras la famille ;
» Et pour rendre à ton cœur l’Éden même plus doux,
« Je te donne un hymen dont l’archange est jaloux.
« Je te donne en bonheur tout ce que l’âme espère,
» Homme ! je te permets de m’appeler ton père !!
« Homme, ta conscience est l’instinct de ma loi,
« Reste dans l’innocence afin de vivre en moi ;
« Adore, prie, attends au sein de ton extase. :
« Le miel de la liqueur repose au fond du vase ! —
« L’homme n’écouta pas ; toujours le même orgueil !
« Et la concupiscence agrandit le cercueil ;
« Et le mal s’étendit sur tout ce qui respire ;
« La lèpre du monarque infecta son empire ;
« Tous deux étaient unis par un lien si fort,
« Que la création en prit un air de mort ;
« Et comme l’âme humaine en sa source altérée,
« L’autre image de Dieu resta défigurée.
« Et, que fit Jéhova ?… De tristesse voilé,
« Jeta-t-il au néant le monde maculé ?
« Non. L’on vous vit alors, paternelles entrailles,
« Baigner de pleurs divins le deuil des funérailles,
« Et vous rouvrant encor pour un enfantement,
« De votre charité sublime écoulement,
« Arracher votre fils unique de vous-même,
« En criant au pécheur : — Regarde si je t’aime !!! —
« Présent dont nul ne peut mesurer la valeur,
« L’homme s’était fait crime et Dieu se fit douleur,
« Lui tendant une main, excès d’amour étrange !
« Qu’il n’avait pas tendue à la chute de l’ange.
« L’homme s’était fait crime, et le Dieu de Sion