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Qui sur le globe encor faisait flotter la vie.
Je pleure l’univers, et de ce grand trépas.
Mon immortalité ne me console pas !!!


LES TROIS ANGES.


Oui, quand nous rejoignons la divine phalange,
Ton naufrage a des droits à la pitié de l’ange !
Terre, qui sous nos pas ne peux plus tressaillir !
Des doigts de Jéhovah nous te vîmes jaillir ;
Toi, sa fille brillante, aimée, et que lui-même
Il couronna du nom de la beauté suprême.
Ainsi que toi soumis aux décrets du Seigneur,
Nous n’avions sous ses yeux qu’à veiller ton bonheur ;
Qu’à féconder en toi, pour l’heure des souffrances,
Le germe inaltéré des chastes espérances ;
Et suivant de ton Dieu l’immuable dessein,
Nous croisions à genoux nos ailes sur ton sein.
Monde jadis si beau ! terre toute fleurie !
Exil retentissant des chants de la patrie !
Terre de notre amour, qui sous le firmament
Étincelais de feux comme un grand diamant.
Belle esclave d’un jour que nous avons servie !
L’angélique baiser ne donne plus la vie ;
Tu n’es plus réchauffée à notre embrassement ;
Nos rayons sont taris pour ton allaitement,
Et tu t’es rencontrée avec la mort qui passe,
En voyageant autour des gouffres de l’espace.
Et sur ton pâle front s’étendant désolé,
Ton firmament n’est plus qu’un linceul étoile ;
Et nous ne sentons plus à sa lueur glacée