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Je n’irai plus montrer mes lilas à l’aurore ;
Marquer par un baiser ceux qui doivent éclore ;
Ou confier, suivant son léger tourbillon,
Leur invisible hymen au vol d’un papillon !
Oh ! je n’entendrai plus, pleins de notes champêtres,
Les chœurs des passereaux voltigeant sous mes hêtres.
Frais vallons, recevez l’adieu de votre roi…
Le saule d’Orient a moins de pleurs que moi !
Sémida meurt… adieu, verdure des savanes,
Où mon vol se prenait aux filets des lianes,
Où je berçais ma joie… où frissonnant d’amour,
Dans des ondes de fleurs je nageais tout un jour.
Adieu, lierres rampants… bananiers dont l’ombrage
Me faisait des palais plus hauts que le nuage !
Dahlias qui germiez sous l*œil de la péri,
Avec qui tant de l’ois mon âme a refleuri !
Rameaux entrelacés du brillant mélodore ;
Myrtes encore émus des sons de la mandore ;
Primevères d’azur qui veniez sans péril
Éveiller le printemps sous un glaçon d’avril ;
Superbe amarantine, élianthes pourprées,
De mon sérail de fleurs sultanes préférées !
Sensibles mimosas dont la molle langueur
En s’inclinant sur moi m’abritait de bonheur ;
Rayons de l’astérie, encens des balsamines,
Épis, grappes, festons, calices, étamines,
Tous les enchantements de mon empire… adieu !
J’ai pris vos doux parfums et les reporte à Dieu !!!


L’ANGE DES MERS.


O Sémida, tu meurs et je descends du trône ;