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« La nôtre, en tout l’éclat de sa blanche pudeur,
« Sensitive éveillée au toucher du Seigneur,
« Évangélique fleur, s’épanouit aux charmes
« De sa nouvelle vie éclose sous nos larmes ;
« Et dans son beau calice, où descendait le jour,
« Pour la première fois vit le mystique amour.

« L’homme, comme une sœur qui veille à sa souffrance,
o Sur le front du malheur vint baiser l’espérance ;
« Et vers le grand concert des mondes lumineux,
u Envoya son esprit, nouveau-né de leurs feux.
« L’ancien sépulcre ouvrit son ombre, et de nos tombes,
« Chastes nids d’où la mort voit s’enfuir ses colombes,
« Comme un reptile noir le néant fut banni :
« Notre dernier sommeil eut un rêve infini.

« Oui, la vie en fuyant soulève autant de voiles,
« Que les adieux du jour font éclore d’étoiles.
« 0 mort ! viens m’abreuver du flot rajeunissant,
« Viens changer en éther le limon de mon sang,
« Prends en main la clef d’or des fêtes éternelles.
« Nous rampons dans la vie en attendant tes ailes,
« Et nous tenons de toi notre immortalité,
« Diadème de feux, par une ombre apporté.

« Ma harpe maintenant, ma harpe consacrée !
« Transformons la prière en Cécile inspirée ! »
Et les sons appelés lui répondent ardents.
Elle évoque l’amour sous ses doigts imprudents ;
Et le charme triomphe, et chaque corde oublie
Du mysticisme éteint la lugubre folie.
Sa frémissante main s’efforce vainement