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Cette Asie où les monts portent de vastes plaines.
Je vois fuir sous mes pieds tes désertes cités,
Peuple qui te disais roi des antiquités,
Avant que la science, étudiant tes songes,
De ta carte céleste expliquât les mensonges !
Peuple de Confutzée, aux pentes du Thibet,
Usant un âge d’homme à lire un alphabet ;
Filant tes arts mesquins, sans amour et sans joie,
Comme sur tes mûriers le ver filait la soie ;
Et d’un œil indécis mesurant ta grandeur
A tes magots lustrés, types de la laideur !
Jamais ton pas tremblant ne bondit sur la terre
Au rhythme impétueux des hymnes de la guerre.
Par tes timides lois ton génie arrêté
De l’instinct du castor eut l’immobilité,
Et comme ton empire, en éteignant sa flamme,
Un mur infranchissable emprisonnait ton âme.
Reste à jamais couché sous ta seconde mort,
Eunuque de l’histoire !!… Et bientôt vers Timor,
Comme un oiseau pêcheur qui, sous l’ombre des aulnes,
Effleure les glaïeuls et les nénuphars jaunes,
Mon gigantesque vol, sans se lasser jamais,
Du monde océanique effleure les sommets ;
Et planant de Formose aux caps de la Zélande,
De ces îles de fleurs ranime la guirlande.
Là, de l’éther brillant je gagne les hauteurs ;
Puis, abaissant soudain des yeux explorateurs,
Mon regard étonné ne voit que des eaux bleues
Baignant un horizon grand de neuf mille lieues.
Dieu s’est trompé… je veux, moi, roi dés flots amers,
Donner d’un bras puissant une autre pente aux mers ;
Et pour que notre globe offre plus d’harmonie,