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*


Il existe une femme encor : le genre humain
Pourrait vers l’avenir reprendre son chemin !
Au pied du mont Arar, une vierge féconde
Pourrait ressusciter la jeunesse du monde,
Et moi, la disputant au ciel… Vœux superflus !!
Si son sein est fécond, la terre ne l’est plus.
Comment te ranimer, terre infertilisable !
Dont le sein saigne encor sous ton linceul de sable,
Mais qui ne peux nourrir, avec ce sang glacé,
La semence jetée à ton vieux flanc blessé ?
Vainement, quand je suis près de la vierge sainte,
Tu semblés tressaillir comme une femme enceinte :
Chaque jour agrandit le cercle inhabité,
Les épouvantements de ta stérilité.

Et chaque jour aussi grandissait sans mesure
Dans le cœur du maudit une étrange blessure.
Oh ! quel sera mon sort ? que fera naître au jour
Ce chaos de douleurs remué par l’amour ?…

*


Nous sommes seuls. — « Combien frémit ma main profane
« Au toucher lumineux de ta main diaphane !
« Laisse-moi fuir, ô toi qui ne dois pas pleurer ;