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N’était venu m’offrir, sous un ciel attristé,
Ce type saisissant de la sainte beauté !
Mystère lumineux, contour d’une pensée ;
Ligne immatérielle où l’âme s’est fixée !
Ovale pur tracé par le divin compas,
Que sous son froid ciseau ne rencontrerait pas,
Des formes du génie essayant le mélange,
Phidias évoqué pour sculpter un archange !
La chrétienne laissait de sa robe aux longs plis
Tomber le pâle azur sur ses deux pieds de lys ;
Ses cheveux ondoyaient sous l’azur de son voile.
Comme ce ciel de l’aube où scintille une étoile,
Sur son limpide front d’un cercle d’or pressé,
Un saphir scintillant, dans cet or enchâssé ;
Taillé comme une croix, constellé pour Dieu même,
Joyau de l’espérance à son pur diadème :
Et quand la blanche vierge ouvrait ses grands yeux bleus,
La croix et le regard dardaient les mêmes feux.
Jeune apparition sous les palmiers errante,
Son corps ne projetait qu’une ombre transparente ;
Et l’on craignait de voir le nuage léger
De ses voiles flottants, en ailes se changer.

Lorsqu’à travers la mort mon voyage s’achève,
Pourquoi me conduit-il vers cette fille d’Eve ?
Si les anges avaient un front si gracieux,
Je pourrais, pour les voir, me rapprocher des cieux.
Sémida ! Sémida !! C’est là son nom de femme !
Elle serait ma sœur ; oui, la sœur de mon âme,
De cette âme à sa voix prête à se révéler,
Qui par son seul amour pourrait lui ressembler !…
De l’amour !!! de l’amour !!! quand notre vieille terre