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Tout emblème pour moi venait se dévoiler,
Et muet de vieillesse apprenait à parler ;
Et mon œil, promené de conquête en conquête,
Des temps évanouis devenait le prophète.

Des crânes dans les mains, je cherchais par quels nœuds
La race caucasienne, au beau front lumineux,
Se rattache au Mongol, ou quel crime s’expie
Sur la face de l’homme aux monts d’Ethiopie.
J’expliquais, sans effort, par quels charmes puissants
L’âme magnétisée invente d’autres sens ;
Et, Pythonisse ardente aux forces électriques,
Ouvre sur l’avenir sept portes phosphoriques.
J’achevais des travaux par Leibnitz ébauchés ;
J’arrachais de leur nuit les oracles cachés ;
Je comparais, pensif entre leur double emblème,
Les spectres de Saint-Jean à ceux de Jacob-Bœme :
Vastes obscurités, longs rêves sans réveil,
Que commentait Newton en quittant le soleil !

J’allais, je découvrais quelles clefs surhumaines
De la terre et des cieux ouvrent les phénomènes.
Tout ce que les mortels, dans leur tâtonnement,
N’avaient fait qu’entrevoir du globe au firmament ;
Tout ce que la science à la douteuse flamme,
N’avait fait qu’effleurer d’un éclair de son âme,
Passait devant la mienne en mots brillants écrit,
Sortait, sous mon regard, du tombeau de l’esprit.
Et je représentais la force humanitaire
Touchant son apogée avant de fuir la terre.

Joignant un champ plus vaste à ces larges moissons