Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/164

Cette page n’a pas encore été corrigée

Et mon rire funèbre, et les rugissements
Des grands tigres choisis pour mes amusements.
Image du sépulcre où Pompéia repose,
Le volcan parfumé, de ses laves de rose
Leur jette incessamment les voltigeants débris :
Le sol manque à leurs pas et l’air manque à leurs cris.
Immobile et muet dans l’homicide enceinte,
Ne pouvant soulever son tombeau d’hyacinthe,
L’un désespère et meurt ; l’autre expire accablé
Sous le poids amoureux du myrte amoncelé.
Le lys, des chastes fronts virginale parure,
Couvre de sa pudeur la courtisane impure ;
Il trompe lentement son douloureux effort, .
Et l’immortelle en deuil a fleuri pour la mort.
En vain leur agonie un instant se ranime,
Chaque fleur en tombant étouffe sa victime.
Tout périt… tout s’apaise… et la rose et l’iris,
Aux sons voluptueux des hymnes de Paris,
Pleuvent jusqu’à l’instant où l’aurore nouvelle
Luit sur cette moisson, fraîche et douce comme elle,
Dont les boutons naissants, avant de se flétrir,
Aux premiers feux du jour achèvent de s’ouvrir !… —

*


Après ce chant romain, un cavalier d’Espagne
Que sa gloire galante aux enfers accompagne,
Se lève… — Il n’est pas vrai qu’un marbre voyageur
M’ait porté parmi vous tel qu’un esprit vengeur :
Don Juan au cœur noble, à l’ardente paupière,
N’a point trouvé la mort entre deux bras de pierre ; .
Et Satan sut choisir un autre ambassadeur