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L’osiris du sépulcre en la cité des morts.
Comme on voit un vieux saule, aux vastes chevelures,
Répandre aux bords des eaux ses pleurantes verdures,
La tristesse, le long des fronts échevelés,
Ruisselait, répandait ses torrents désolés ;
Et conduisait longtemps, sous ses bandeaux humides,
La pompe austère autour des hautes pyramides.
La lamentation en longs échos roulait,
De la cendre du deuil le soleil se voilait ;
Et du profond désert, grandi par tant d’alarmes,
Le sable inconsolé se fécondait de larmes.

Ainsi gémit longtemps tout le ciel ; et voilà
Que Christ, soleil divin, lui-même se voila !
Oui, le Sauveur cacha sa tête généreuse,
Pour ne pas voir pleurer la cité bienheureuse :
Comme si, dans son sein, à son tour s’émouvait
Sa grande âme de verbe en qui la paix vivait ;
Comme si sa pensée, immense réceptacle,
Sentait qu’elle s"ouvrait à ce plaintif miracle,
Pour le prendre stérile et pour le féconder ;
Pour lui donner des fruits que l’Éden pût garder.
Durant neuf de ces jours que l’infini mesure,
De Sémida, sa fille, il sonda la blessure ;
Puis du trône incréé le Sauveur se leva….
Il monte de ce trône au sein de Jéhova.
Et sa mère se trouble, et le ciel le contemple,
Et le prêtre, en marchant, semble agrandir le temple ;
Et l’épouse du Christ, la mystique Sion,
Cherche en vain le secret de son ascension.
Son éclat qui toujours, grand fleuve de lumière,
Ruisselait davantage en s’approchant du père,