Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/104

Cette page n’a pas encore été corrigée

Il vint la visiter pour s’en faire une tombe ;
Et le monde expirant, dans ses pièges conduit,
Fit un pas de géant vers l’éternelle nuit.
Tu pleures sur son sort ! sais-tu comme il expie
Les grands aveuglements de sa révolte impie ?
Et sais-tu, dans le champ que lui-même a semé,
Quel terrible joyau pour son front a germé ?
Sais-tu quel nouveau titre a couronné, son crime ?
Comme moi roi des cieux, il est roi de l’abîme !!!
Il est roi de l’abîme !…


SÉMIDA.


Idaméel !!!


LE CHRIST.


Celui
Qui crut que l’univers ne renfermait que lui ;
Celui qui, sous son œil, avait vu sans partage,
D’un savoir menaçant se grossir l’héritage ;
Et qui voulait changer, au terrestre séjour,
L’ordre éternel des temps sous son compas d’un jour ;
Celui qui crut pouvoir (quand, vaste solitude,
Votre monde expirait dans la décrépitude)
Du globe rajeuni repeupler les déserts,
Aigle que la démence aveuglait dans les airs ;
Celui qui crut pouvoir, du sein des, nuits funèbres,
Pousser contre ma croix l’orgueil de ses ténèbres,
Tandis qu’il disputait, d’un gigantesque effort,
Le disque du soleil aux souffles de la mort !
Ce même Idaméel, âme aux enfers bannie,
A bâti, dans sa tombe, un trône à son génie.
Et, vaincu cette fois sans être foudroyé,