Page:Sophocle - Tragédies, trad. Artaud, 1859.djvu/296

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
ANTIGONE.

Je suis en proie à la douleur.

LE CHŒUR.

Déjà elle t’avait éprouvée.

ANTIGONE.

Aujourd’hui hors de toute mesure, aujourd’hui plus que jamais.

LE CHŒUR.

Vous êtes plongées dans une mer immense d’infortunes.

ANTIGONE.

Ah ! je le sais.

LE CHŒUR.

Je l’avoue moi-même.

ANTIGONE.

Hélas ! hélas ! où irons-nous, ô Jupiter ? car quel espoir me laissent encore les dieux ?



THÉSÉE.

Jeunes filles, cessez vos lamentations ; ceux sur qui s’étend la faveur de ce pays ne doivent plus connaître le deuil ; car ce serait impie.

ANTIGONE.

O fils d’Égée, nous tombons à tes genoux.

THÉSÉE.

Quelle grâce, jeunes filles, désirez-vous obtenir de moi ?

ANTIGONE.

Nous voulons voir de nos yeux[1] le tombeau de notre père.

THÉSÉE.

Mais la chose n’est pas permise.

ANTIGONE.

Que dis-tu, souverain d’Athènes ?

  1. Αὺταὶ.