En ton extrême audace, tu as heurté le siége élevé de Dika, ô ma fille ! Tu expies quelque crime paternel.
Tu as touché à mes plus amères douleurs, à la destinée bien connue de mon père, aux désastres de toute la race des illustres Labdakides. Ô calamité des noces maternelles ! Ô embrassement de ma mère malheureuse et de mon père, elle qui m’a conçue, et lui, malheureux, qui m’a engendrée ! Je vais à eux, chargée d’imprécations et non mariée. Ô frère, tu as joui d’un hymen funeste, et, mort, tu m’as tuée !
C’est une piété que d’honorer les morts ; mais il n’est jamais permis de ne point obéir à qui tient la puissance. C’est ton esprit inflexible qui t’a perdue.
Non pleurée, sans amis et vierge, je fais mon dernier chemin. Je ne regarderai plus l’œil sacré de Hèlios, ô malheureuse ! Aucun ami ne gémira, ne pleurera sur ma destinée.
Ne savez-vous pas que, si les chants et les plaintes pouvaient servir à ceux qui vont mourir, personne n’en