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tré de l’esprit évangélique ? — Le Prince s’exclame, d’un air piqué. Mais Soloviev le prie de se souvenir que le Christ n’a pas employé l’esprit évangélique à influencer l’âme de Judas, d’Hérode, des Juifs, du sanhédrin et du larron non repentant, de ce larron dont on ne parle jamais, tandis qu’on parle si souvent de celui qui s’est repenti.

Le Prince cherche encore une réponse lorsque, heureusement pour lui, sonne la cloche qui invite au dîner.


Dans le deuxième entretien, Soloviev discute très peu. Après avoir raconté des historiettes fantaisistes, amusantes et, au fond, très significatives, il laisse l’Homme Politique et le Général échanger leurs idées devant la Dame et devant le Prince. Mais, de temps en temps, il formule une remarque qui, par des chemins pittoresques, conduit le dialogue sur quelque hauteur d’où l’on saisit un large ensemble.

L’Homme Politique admet que la guerre se rencontre à l’origine des États ; mais il est convaincu que ce moyen d’action s’accorde de moins en moins avec les mœurs civilisées. Il