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peut comporter une grande part de bien, qui joue un rôle considérable dans l’équilibre et dans le progrès des sociétés.

Est-ce que ce sera toujours ainsi, indéfiniment ? Certains civilisés soutiennent que la guerre est condamnée à disparaître. Ils étaient assez nombreux en 1899, quand Soloviev traitait de la paix et de la guerre, à travers les surprises d’un dialogue en trois parties et animé par les réflexions de cinq personnes. Il y avait, et il y a encore des pacifistes de différente sorte. Aussi ont-ils là deux représentants : un jeune Prince qui veut appliquer en entier et sans aucun retard le programme de Tolstoï ; un Homme Politique, qui croit nécessaire de conserver l’armée plus ou moins longtemps, comme une espèce de police. Les autres interlocuteurs sont : un vieux Général attaché aux traditions qu’il a servies et dont il a vécu ; une Dame du monde, distinguée et spirituelle, qui tantôt stimule et tantôt apaise le débat ; enfin notre Philosophe, dissimulé mais toujours reconnaissable sous la désignation « M. Z... ».

Avec le problème de la guerre se pose le problème de l’existence du mal, de quoi l’on ne peut pas s’occuper sérieusement sans parler