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a des amis à Paris qui se souviennent de moi (ce qui serait une preuve d’une très bonne mémoire et d’un cœur généreux, vu mon silence absolu), embrassez-les de ma part. Je vous embrasse mille fois, mon ami sans pareil.

Tout à vous,

Vladimir Soloviev.


On voit que, dans ses propos intimes, de même que dans ses déclarations publiques, Soloviev désignait la Papauté comme le centre nécessaire de l’union des Églises.

Ce qui a varié chez lui, ce n’est pas la doctrine sur la nécessité ou sur les conditions de l’union des Églises, mais c’est, selon les circonstances, l’espoir qu’il avait de voir se réaliser le commencement d’un si grand dessein.

Peut-être faudrait-il dire qu’une autre chose encore a subi des variations : l’injuste sévérité avec laquelle il appréciait certaines périodes de la politique religieuse occidentale ou ce qu’il appelait le papisme. Or, vers la fin, cette injuste sévérité diminua d’une manière sensible et continue. Ainsi, en 1881, parlant du moyen âge devant un auditoire de jeunes filles, il avait encore reproduit l’une des fausses accusations les plus répétées à propos de la croisade contre