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moines se déclareront pour l’A-C. C’est leur bon droit et c’est leur affaire.

Quand on parle du loup on en voit la queue. Voici que j’ai dû interrompre cette lettre pour en recevoir une autre venant d’un moine galicien, qui veut m’imposer à tout prix le dogme… de la peine de mort. Il parait que c’est là le point le plus important de sa « doctrine chrétienne ». Bien qu’il appartienne à la Galicie d’Autriche et non pas à celle de l’Espagne, sa lettre n’a pas manqué de me rappeler qu’il y a des Espagnols qui se disent Espagnols mais qui ne sont pas de vrais Espagnols.

Pour revenir à nos propres affaires, dans quel sens doit-on agir pour la vraie concentration chrétienne ?

Je crois qu’avant tout il s’agit d’être pénétré par l’Esprit du Christ à un degré suffisant pour pouvoir dire, en bonne conscience, que telle ou telle action ou entreprise est une collaboration positive avec Jésus-Christ. C’est le critérium définitif. Quant au côté pratique et purement humain de l’action, son exposition (en tant qu’il s’agit de la Russie) n’est pas faite, dans les conditions données, ni pour la publicité, ni même pour la poste. Nous en parlerons donc à Paris. Quand ? Je commence vraiment à croire que le nombre cinq est fatal pour mes visites en France et que j’y viendrai en 1898.

Ah ! combien de choses aurons-nous à nous dire ? Et en attendant pourquoi ne me donnez-vous aucun détail de votre vie privée ? Monsieur votre beau-père est-il en bonne santé ? Je vous prie de remettre mes salutations les plus cordiales à Mme Tavernier. S’il y