Page:Soloviev - Trois entretiens sur la guerre, la morale et la religion, trad Tavernier, 1916.djvu/80

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

laissés par notre amie défunte à mon nom, d’après ce que m’a écrit M. Onéguine[1].

Mille amitiés à M. Desquers[2] et à votre excellente femme. J’embrasse Lorin et Menard. Je vous embrasse de tout mon cœur.

Votre V. S.

Je me porte pas mal et travaille à de petites choses publiquement et à de grandes en secret.


II


Tsarskoïe-Sélo, mai-juin 96.


Dimidium animae meae, le plus cher et le plus excellent de tous les Eugènes ! Vraiment, votre lettre a été une grande joie pour moi, elle m’a transporté dans

  1. Notre amie défunte a était Mlle Olga Smirnov, fille de Mme Alexandrine Smirnov dont on a publié les mémoires. Mlle Olga Smirnov, personnalité très originale et très distinguée, âme d’élite, venait de mourir à Paris, où elle résidait depuis longtemps. Au sujet des nombreux papiers qu’elle laissait et qui sont restés inédits (et dont peut-être, s’ils existent encore, on a perdu la trace), une lettre avait été adressée à Soloviev par M. Onéguine, un des membres de la colonie russe. M. Onéguine a formé à Paris, avec autant de goût que de dévouement, une rare et précieuse collection artistique et littéraire concernant de nombreuses célébrités russes, et notamment Pouchkine.
  2. Mon beau-père.