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dans les centres cultivés, se rencontrent des associations Soloviev, des cercles Soloviev, des comités Soloviev. Il inspire des analystes et des biographes très nombreux. Les Russes qui n’admettent pas sa doctrine sont, comme les autres, fiers de lui et heureux de proclamer sa gloire, qui s’est emparée de l’avenir. Non seulement on le célèbre, mais on l’aime. Tous les hommes qui l’ont connu gardent de lui un souvenir incomparable.

Aujourd’hui où, dans les exploits d’une guerre européenne, Russes et Français mêlent leurs âmes et leur sang, c’est, plus que jamais, un devoir et une joie de rendre hommage à Soloviev, manifestation magnifique du génie de sa noble race.

Il aimait beaucoup notre pays. Il en parlait et il en écrivait la langue à merveille. Même, il a, voici plus de vingt années, publié chez nous un important ouvrage en français (la Russie et l’Église universelle), qui touche à plusieurs des sujets traités dans le livre russe dont je donne la traduction[1]. Et cependant les deux livres

  1. En fait de traduction française se rapportant à l’œuvre russe de Soloviev, il n’y a jusqu’à présent que le volume de deux cents pages, publié en 1910 par M. Séverac (librairie Louis