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serait d’autant plus à désirer qu’elle réunirait à l’avantage de la valabilité relui de la régularité. – Vous comprenez l’impression personnelle que produisent sur moi ces horizons nouveaux, ouverts d’une manière si inattendue. J’ai vu que je me suis préparé pendant ces douze dernières années (sans y penser et sans le prévoir) un rôle pratique et indispensable ; que je ne me suis pas trompé et que je n’ai pas travaillé en vain, même au point de vue purement pratique. Il ne s’agit plus de « jeter la bonne graine », mais de préparer et de réaliser un acte historique d’un caractère tout à fait déterminé et d’une importance incalculable.

Je ne puis pas vous communiquer ces détails à présent. En automne, vous aurez des nouvelles plus précises, de vive voix, je l’espère. Je vous prie de ne communiquer à personne le contenu de cette lettre, excepté à Lorin[1] et Menard[2], ainsi qu’à votre excellente femme, qui me fait l’effet d’être exempte de certaines faiblesses de son sexe.

Bientôt, j’espère vous envoyer le manuscrit très refait de ma conférence, sous le titre « Quelques pensées sur notre avenir à propos de l’amitié franco-russe. »

Je voudrais bien qu’avec votre aide M. Cavos apprenne quelque chose sur la destinée des papiers

  1. M. Henri Lorin, dont j’ai déjà mentionné le nom et chez qui Soloviev avait séjourné à la fin de 1883.
  2. M. Joseph Menard, mort député de Paris, avait, en 1888, mis Soloviev en rapports avec M. Savine, éditeur, peur la publication de la Russie et l’Église universelle.