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des lettres qu’il m’adressa. Ces lettres indiquent bien sa disposition d’esprit ordinaire, ou plutôt constante ; et elles le peignent lui-même tel qu’il était au milieu de ses travaux, de ses projets, de ses sollicitudes. Elles font, en outre, juger de la charmante affection qu’il témoignait à ses amis :


I


(Non datée. De Petrograd, 1894 ;
probablement du commencement d’avril.)


Inappréciable ami et frère de mon âme, je profite d’une occasion favorable pour vous « mettre sur la piste ». Mon ami M. Cavos, demi-italien franco-russe et homme excellent sous tous les rapports, s’est chargé de vous remettre cette lettre, que je n’aurais pas voulu confier à la poste.

Il s’agit d’un grave mouvement parmi les dissidents russes (ceux que l’on considère comme protestants et nationalistes, mais qui ne le sont pas en réalité) vers la catholicité (je ne dis pas encore catholicisme). Ils tiennent, entre autres, à avoir une hiérarchie valable, c’est-à-dire possédant la succession apostolique. Puisqu’il n’y a aucune possibilité pratique d’obtenir la chose voulue d’une source orientale, il s’ensuit…

La seconde éventualité – la seule qui reste –