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essentielle, fixe. Même dans son grand ouvrage la Justification du Bien, qui est surtout un traité de morale, l’idée de l’union des Églises est exposée d’une manière catégorique et assez développée. Là, comme ailleurs, le philosophe apôtre affirme, coup sur coup, l’universalité, la catholicité, de la véritable Église chrétienne[1]. De bonne heure, et jusqu’à la fin de son apostolat, il a souhaité l’union des Églises et il a déclaré que cette union devait nécessairement avoir pour centre la Papauté. Dès 1882, dans l’un des premiers discours en l’honneur de Dostoïevski, il affirmait l’universalité et la suprématie du Saint-Siège romain. On rencontre la même doctrine dans le livre si curieux, quoique inachevé : Histoire et avenir de la théocratie. Cette doctrine remplit la plus grande partie de l’ouvrage français la Russie et l’Église universelle[2].

La correspondance de Soloviev, elle aussi, montre souvent combien était profonde chez lui la préoccupation relative à l’union religieuse ; union complète, c’est-à-dire morale, doctrinale, ecclésiastique. Comme exemple, je citerai deux

  1. Chapitre XIX, p 531-543.
  2. Publié à Paris par la librairie Savine, ce livre appartient aujourd’hui à la librairie Stock (rue Saint-Honoré, 155).