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Si remarquable par son contenu et par sa forme, ce livre a encore l’avantage de préciser la conception et la tendance de Soloviev au sujet de l’Église.


On s’est souvent trompé à cet égard. Même en Russie, et peut-être surtout en Russie, certain grave malentendu est persistant.

Par exemple, bien des personnes pensent que, durant une période peut-être assez longue, le grand philosophe et théologien russe a eu pour le catholicisme une sympathie plus ou moins vive, mais peu à peu affaiblie et finalement dissipée.

Or, en ce qui concerne l’attitude de Soloviev à l’égard du catholicisme, le mot sympathie doit être écarté, étant à la fois équivoque et inexact. Le mot sympathie fait supposer que Soloviev aurait envisagé le catholicisme d’après les impressions variables d’un sentiment variable lui-même selon les circonstances. En réalité, il s’agit ici d’une chose tout autre qu’un sentiment, et beaucoup plus importante. Il s’agit d’une doctrine précise et qui, dans la pensée ainsi que dans l’œuvre de Soloviev, est fondamentale,