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du gouvernement pontifical, Soloviev affirmait que la Papauté possède légitimement et nécessairement la puissance religieuse centrale et suprême.

Une telle doctrine, formulée en Russie par un écrivain russe éminent et célèbre, ne pouvait manquer d’y provoquer d’ardentes polémiques. Ces polémiques, il les soutint avec une énergie croissante. Au lieu de reculer devant les reproches qu’il recevait de divers côtés, il accentua sa thèse en plusieurs occasions, qui se succédèrent bientôt et dont je note les principales.

Ce fut, d’abord, dans un discours prononcé le 19 février 1883 pour honorer la mémoire de Dostoïevski. En cette circonstance, Soloviev qualifia de « malheur » et de « scandale » la longue séparation religieuse survenue entre l’Orient et l’Occident ; et il glorifia l’Église romaine d’avoir combattu tous les réveils du paganisme et toutes les hérésies.

La même année, de nouveau et davantage encore, il remua les esprits par une publication considérable et didactique intitulée le Grand débat de la politique chrétienne. Là, tout en reproduisant un certain nombre des reproches qui sont ordinairement adressés à la politique