Page:Soloviev - Trois entretiens sur la guerre, la morale et la religion, trad Tavernier, 1916.djvu/72

Cette page n’a pas encore été corrigée

Soloviev affirmait la nécessité, pour toutes les Églises chrétiennes, l’Église russe comme les autres, d’être unies autour d’un centre indépendant de toutes les autorités civiles ou nationales, un centre purement religieux et vraiment universel, c’est-à-dire la Papauté.

N’oublions pas que le grand penseur et grand croyant russe ne concevait et ne pouvait concevoir la religion chrétienne que sous la forme de religion réellement universelle. Pour ce motif (et pour d’autres encore) il repoussait l’ingérence de l’autorité civile ou politique, ou nationale, dans les questions de doctrine, de culte, de hiérarchie ecclésiastique ; ingérence qui divise l’Église chrétienne en nations et qui, ainsi, s’oppose au principe de l’universalité. Affranchies de la dépendance et de la limitation civile, politique, nationale, les Églises doivent s’unir les unes avec les autres. Une telle union universelle exige un centre. Or, il n’y a qu’un centre possible et concevable : celui qui est établi à Rome depuis les commencements du christianisme.

Soloviev le déclarait d’une manière très catégorique. Tout en critiquant, parfois avec animation, certains faits et certaines périodes historiques