Page:Soloviev - Trois entretiens sur la guerre, la morale et la religion, trad Tavernier, 1916.djvu/70

Cette page n’a pas encore été corrigée

par l’institution de l’Église universelle. Mais est-ce que l’Église universelle n’est pas en proie à la division ? Est-ce que nous ne voyons pas les Églises chrétiennes, grandes ou petites, séparées les unes des autres ? Oui, assurément. Or, cette division Soloviev voulait la faire cesser ; et il l’a combattue de toutes ses forces, au milieu de polémiques diverses, qui agitaient les questions les plus passionnantes.

Parmi les causes de division, Soloviev signalait le système qui place la religion sous la dépendance de l’autorité nationale, c’est-à-dire du pouvoir civil. Au sujet du régime politique et administratif de l’Église russe, Soloviev avait pris tout de suite et pour toujours l’attitude d’un contradicteur. Dans ce rôle, il avait l’avantage de ne pas se trouver seul de son côté et de pouvoir invoquer le témoignage de plusieurs écrivains russes, slavophiles très estimés, entre autres Ivan Aksakov et Georges Samarine. Comme eux, Soloviev a vivement combattu la dépendance de l’Église russe devant l’autorité civile. Je dis « comme eux », mais je dois ajouter qu’il le fit d’une manière moins violente et, en même temps, plus profonde. Tout en se montrant très énergique,