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leur voie ou qui dorment en réserve, sont destinées à se rencontrer, à s’unir, à se compléter les unes par les autres, à collaborer à l’œuvre définitive. La renaissance de l’esprit chrétien, Soloviev la voyait dans la passion qui s’est éveillée en faveur des œuvres sociales de vérité, de charité et de justice. Il saluait avec joie, il célébrait avec enthousiasme l’esprit qui pousse les hommes à se considérer de plus en plus comme obligés de se prêter assistance et de se témoigner une affection véritable. C’est la charité du Christ qui souffle sur le monde.

Soloviev ne manquait pas de rendre le plus chaleureux et le plus sincère hommage au pape Léon XIII, qui venait de fixer la direction de ce mouvement et qui ouvrait ainsi une nouvelle période.

À notre époque, entreprendre de faire converger vers le triomphe de l’Évangile, sous la conduite du Pape, l’Occident, que la Révolution veut séparer de Rome, et l’Orient, que le schisme en a détourné, n’est-ce pas une utopie ? Non. C’est dans ces conditions, c’est au milieu de cet antagonisme que s’élaborent le progrès et l’harmonie.

N’oublions pas, disait hardiment Soloviev,