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Cercle catholique du Luxembourg une autre conférence, dont je publiai dans l’Univers un compte rendu. Voici la partie essentielle de la conférence :

« La première condition pour que l’amitié contractée entre la Russie et la France soit durable et féconde, disait Soloviev, c’est que les deux peuples, différents par leur caractère et par leur histoire, éloignés l’un de l’autre au point de vue géographique, se fassent une idée précise des raisons qui les ont rapprochés. L’intérêt politique ne suffit pas, puisqu’il est, de sa nature, passager. Est-ce l’amour des contrastes ? Non ; car alors nous aurions pu, mieux encore, nous entendre avec la Chine. Il faut voir ce que les deux pays ont de commun et de spécial.

« Des sentiments de foi et de générosité, une tendance irrésistible vers l’idéal, constituent le premier élément de la sympathie qui s’est manifestée avec tant d’ardeur. Mais cette sympathie ne se développera point pat elle-même. Elle a besoin d’être dirigée et stimulée pour ne pas demeurer inerte. Ici apparaît une loi essentielle de l’activité du monde : c’est par l’emploi des forces contraires que l’union se réalise.