Page:Soloviev - Trois entretiens sur la guerre, la morale et la religion, trad Tavernier, 1916.djvu/61

Cette page n’a pas encore été corrigée

soin de rattacher la philosophie et la morale au christianisme enseignant, vivant et agissant. La source de la vie intellectuelle et morale, c’est la parole du Christ, c’est le Christ lui-même, personnel, vivant, ressuscité, le Christ avec sa doctrine, ses exemples, son Église. Cela, Soloviev l’a démontré depuis le premier jour jusqu’à la fin.

En 1877, en effet, le grand penseur russe publiait les Principes philosophiques d’une science intégrale ; puis, bientôt après, les leçons sur l’Humanité-Dieu et, quelques années plus tard, les Fondements religieux de la vie. Là, comme dans la Critique des principes abstraits, et d’ailleurs comme dans ses autres ouvrages, il a pour but d’établir l’accord total de la science, de la philosophie, de la théologie, de la morale privée et publique.

Soloviev ne demande pas que la religion absorbe et remplace la philosophie, la science et la politique ; mais il veut lui rendre l’autorité supérieure à laquelle elle a droit. Il affirme que la philosophie, la science et la politique ont usurpé sur la religion. Il se préoccupe de corriger cette usurpation et de rétablir l’ordre, selon la justice et selon la vérité. En somme, chacun dans son rôle ; chacun à sa place.