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plus, détaché de l’influence de Kant, influence qu’il avait d’abord profondément ressentie.)

Dans l’examen détaillé des devoirs, le philosophe russe réfute la fausse philosophie qui prétend séparer la morale, non seulement de la religion, mais aussi de la métaphysique. Puis, il étudie l’opposition apparente et le lien réel qu’on observe entre la société et l’individu. C’est le sujet d’un grand chapitre intitulé : « Le Bien dans l’histoire de l’humanité ». Là, apparaît l’homme social, sous le triple aspect de la famille, de la nation et de l’humanité. On retrouve dans ce chapitre le développement méthodique de la règle chère à Soloviev : « sans division et sans confusion », qui fixe la place, le rôle, les rapports de chaque chose et de chaque être dans l’ensemble du monde. Tout cet ensemble s’harmonise par la solidarité et se perfectionne par la spiritualisation. Nous nous avançons ainsi vers l’ » organisation parfaite de l’humanité intégrale ». La loi du progrès, que tant de philosophes et d’hommes politiques ont voulu opposer à la puissance divine, rentre dans le plan providentiel et se développe sous l’action du Christ et de l’Église.

Si, comme moraliste, théologien et mystique,