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Pratique, c’est le mot juste. Car Soloviev avait toujours eu vue l’application de la doctrine religieuse dans l’ensemble et dans les détails de l’existence ordinaire. C’est si vrai que, parmi ses écrits, nombreux et variés, celui qu’il a composé avec le plus d’attention et de recueillement est un vaste traité de morale intitulé la Justification du Bien. Ne nous étonnons pas si le titre est original. Soloviev était toujours original. D’ailleurs, les dernières lignes du livre en indiquent complètement la signification. « Mon but, dit l’auteur, est de montrer que le bien est la vérité ; que le bien est la voie de la vie, voie unique, voie juste et sûre, en tout, jusqu’au bout et pour tous. » L’ouvrage expose en détail les fondements philosophiques de la moralité et du devoir et retrace avec ampleur « l’action du bien à travers l’historie de l’humanité ». La première édition de ce grand volume fut épuisée dans l’intervalle de seul mois. À la fin de la préface de la deuxième édition (1898), l’auteur déclarait qu’il venait de relire cinq fois son ouvrage en entier pour le corriger et l’éclaircir. Il avait voulu, comme il l’affirmait lui-même, éviter le reproche de faire avec négligence l’œuvre du Seigneur. Or, loin d’avoir rien négligé, il