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qui nourrissait sa pensée, son cœur, son talent de prosateur et de poète, sa philosophie, sa métaphysique, son zèle de réformateur et d’apôtre.

L’esprit de foi le possédait et l’animait entièrement. C’est le trait principal de son œuvre et de sa personnalité Cela est méconnu dans les études critiques ou biographiques qui ont été consacrées à Soloviev par des auteurs nombreux et différents, entre lesquels on distingue le prince Serge Troubetskoï, Kousmine-Karavaev, Slonimski, Speranski, Koni, Loukianov, Boulgakov, Velitchko ; et dans l’étude si remarquable, large et pénétrante que M. Radlov a jointe à l’édition des œuvres complètes.

Ces auteurs, et d’autres aussi, s’accordent à appeler Soloviev un penseur croyant et mystique. En effet, il était et voulait être cela. Il envisageait toutes choses d’après la divinité, l’enseignement et la résurrection du Christ, et il prenait un soin continuel de rattacher au Christ morale et science, individus et sociétés, vie présente et vie future. Son mysticisme s’appuyait sur la philosophie, sur la théologie, sur l’histoire et, en outre, offrait un caractère essentiellement pratique.