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Stuart Mill, etc. J’ai noté qu’il avait d’abord été très attaché à Spinoza. Cependant, il sut bientôt dévoiler les erreurs du panthéisme en général et celles du maître lui-même. Il avait aussi été disciple de Kant et de Schopenhauer. Graduellement, il échappa à leur influence.

Il a souvent discuté et polémiqué ; mais ses réfutations, même celles qu’il composait avec le plus grand soin, ne sont, dans son œuvre, qu’une partie secondaire. Il ne détruisait que pour construire. Cet inflexible adversaire des erreurs répandues par le positivisme a construit une doctrine morale qui, tout en s’appuyant sur la critique et sur le mysticisme, mérite cependant d’être appelée positive. Elle est même plus positive que toutes les autres constructions ainsi dénommées. En effet, elle envisage et harmonise les divers aspects de la vie humaine, individuelle, familiale, politique, sociale ; et elle accorde tous ces aspects avec les lois si nombreuses qui constituent l’existence du monde et qui donnent au monde une signification compréhensible pour l’homme et digne de Dieu.

Grand métaphysicien, Soloviev est aussi un grand théologien et un grand mystique. On petit dire, avec une entière justesse, qu’il est toujours