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minute silencieux et sombre ; puis, avec un sourire mélancolique et froid, il murmura : « Oui, j’aurai la gloire… » Après un soupir, il changea de conversation. Je le quittai, le laissant se livrer au travail que, selon sa coutume, il allait prolonger pendant la plus grande partie de la nuit.

Si, de temps à autre, il ressentait la lassitude morale, il n’en devenait jamais la victime. La force d’âme reprenait vite le dessus. Maintes fois, j’ai dit que Soloviev était doux et tendre comme une jeune fille, mais courageux et puissant comme un lion. Je suis sûr de n’avoir exagéré en aucune manière. Sous son exquise douceur palpitait une puissance superbe. Sa gloire personnelle, qu’il méprisait, rendra durable et fécond l’effort magnifique déployé par lui pour le triomphe du bien et de la vérité.


L’ENSEMBLE DE SON ŒUVRE


C’est l’œuvre d’un philosophe, d’un croyant et d’un apôtre.

Sa philosophie concerne principalement la