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aimait cette Église où il était né. Il ne voulait pas la renier ; il ne voulait pas embrasser le rite latin. – Ensuite, il pensait fermement que, pour agir sur elle, pour la tourner vers Rome, il devait continuer d’appartenir à elle. Séparé du public, des amis et des adversaires auxquels il s’adressait, il prévoyait qu’il perdrait aussitôt son influence. Loin d’eux, disait-il, on ne l’écouterait plus que d’une oreille distraite et avec une défiance qui rendrait inutile son continuel effort. – Enfin, comme je l’ai indiqué et comme lui-même le déclarait dans ses livres et dans ses discours, il affirmait que l’Église romaine et l’Église gréco-russe étaient en communauté de foi et qu’entre ces deux Églises il n’y avait pas eu de rupture complète et véritable.

Son Église ne lui sut point gré d’un tel exemple de fidélité. Depuis l’année 1892, le clergé russe avait reçu l’ordre de refuser la communion à Soloviev.

Isolé au point de vue des sacrements, tel était donc le sort de l’apôtre de l’union. Ce fut ainsi jusqu’en 1896.

Alors, dans une circonstance dont l’essentiel seul est connu, Soloviev réalisa, en ce qui le concernait personnellement, la conclusion de