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caractéristique de l’allure extérieure et de l’allure morale propres à Soloviev :

« Le commerce de ces deux esprits (Strossmayer et Soloviev), qui n’avaient à s’envier ni l’érudition ni la puissance, offrait je ne sais quoi de noble, de fraternel et de touchant, dont l’impression reste ineffaçable chez ses témoins. C’est à Djakovo qu’échut à Soloviev une de ces aventures symboliques dont il assurait d’ailleurs que sa vie était parsemée. Noctambule impénitent, il arpentait une nuit le grand corridor dallé que tous les hôtes de Djakovo connaissent bien et sur lequel donnent une douzaine de chambres. Après avoir convenablement ruminé quelque problème métaphysique, le philosophe s’aperçut que retrouver la sienne était un autre problème. C’était un de ces simples de cœur qui ne se font pas honneur de leur distraction, mais qui en conviennent et prient qu’on la leur pardonne.