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Pape. Cela, aussi, Soloviev l’a reconnu et déclaré maintes fois, non pas seulement dans le livre français intitulé la Russie et l’Église universelle, mais encore dans d’autres ouvrages, et même dans la Justification du Bien, qui est surtout consacré à l’exposé des principes de la morale. Sur le même sujet encore, il eut des polémiques avec de hauts représentants de l’Église russe. En outre, il entretenait des relations avec un certain nombre de catholiques, notamment avec le P. Pierling et le P. Martinov, de la Compagnie de Jésus ; avec le P. Tondini, barnabite ; avec M. Anatole Leroy-Beaulieu. C’est dans l’habitation de campagne de ce dernier, près de Paris, qu’il acheva de rédiger le livre français la Russie et l’Église universelle. Surtout, il était lié avec l’archevêque catholique de Diakovo, l’illustre Strossmayer, dont il fut l’hôte plusieurs fois.

Ici se place, d’une manière assez naturelle, une historiette finement contée an cours d’une étude sur Mgr Strossmayer, étude publiée en 1905 dans le Correspondant, par un écrivain français de beaucoup de talent et de beaucoup d’esprit, M. Charles Loiseau[1]. L’anecdote est bien

  1. M. Charles Loiseau, mon ami depuis la jeunesse, se lia avec le grand philosophe russe à Paris, en même temps que moi (1888). Deux ans plus tard, il rencontrait à Agram la digne compagne de sa vie, une jeune et brillante Croate très instruite, appartenant à une famille pleine de traditions de foi et d’honneur, Mlle Jenny de Vojnovic, dont le père, le comte Constantin de Vojnovic, personnifiait la noblesse d’intelligence et de caractère. L’un des frères de Mme Loiseau, le comte Lujo de Vojnovic, est un homme politique de haute valeur. Toute cette famille de Vojnovic est pour ainsi dire imprégnée des souvenirs de Mgr Strossmayer et de Vladimir Soloviev.