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des Juifs, ce qu’il appelait « le processus judéo-chrétien », était un des sujets qui avaient souvent inspiré ses travaux et ses méditations. Ainsi s’éteignit cette existence vouée toute entière au bien et consumée dans un labeur ininterrompu.


Certaines circonstances qui accompagnèrent les derniers moments, et certaines autres qui s’étaient produites quatre ans plus tôt, ont plusieurs fois provoqué de vives discussions dans les universités, dans les salons et dans les journaux russes.

Soloviev était-il devenu catholique ? On devait croire qu’il l’était, si l’on en jugeait d’après l’enseignement public distribué par lui avec une longue et ferme persévérance. Le grand apôtre de la foi chrétienne ne pouvait manquer d’être un zélé serviteur de l’Église universelle. Connaissant très bien les besoins et les droits de l’Église universelle, il souhaitait ardemment et, de toutes ses forces, il favorisait l’union des différentes Églises chrétiennes. Or, en fait d’union de ce genre, il n’y a de positive, de légitime et de sérieuse que celle qui s’accomplit autour du Pontife romain, c’est-à-dire sous l’autorité du