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seront publiquement exposés dans la rue des Chrétiens (Kharet-en-Nasara) à l’entrée du temple principal de cette religion, temple dénommé Saint-Sépulcre ou encore la Résurrection, afin que tout le monde puisse vérifier la réalité de leur mort. Leurs partisans obstinés, qui, avec méchanceté, refusent tous nos bienfaits et ferment follement les yeux devant les évidentes manifestations de la divinité elle-même, sont, grâce à notre miséricorde et à notre intercession devant le Père céleste, exempts de la peine qu’ils ont méritée de mourir par le feu du ciel ; et ils conservent leur entière liberté, sauf l’unique défense, faite dans l’intérêt du bien commun, d’habiter les villes ou les autres endroits peuplés, afin qu’ils ne puissent, par leurs mensonges pervers, agiter ou séduire les âmes innocentes et simples. » Quand il eut terminé, huit soldats, sur un signe de l’officier, s’avancèrent vers les civières où reposaient les corps.

— « Que ce qui est écrit s’accomplisse », dit le professeur Pauli ; et les chrétiens qui portaient les brancards les livrèrent en silence aux soldats. Ceux-ci s’éloignèrent par la porte du nord-ouest. Les chrétiens, eux, sortant par la porte du nord-est, s’éloignèrent rapidement de la ville, en passant près du mont des Oliviers, pour gagner Jéricho. Préalablement, des gendarmes et deux régiments de cavalerie avaient repoussé au loin la foule qui occupait la route. Sur les collines désertes près de Jéricho, on résolut d’attendre quelques jours. Le lendemain matin, des pèlerins chrétiens de connaissance arrivèrent de Jérusalem et racontèrent ce qui s’était passé à Sion. Après le dîner de la