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l’Église de Dieu ; – le Concile, en présence des corps de ces deux martyrs de la vérité, témoins du Christ – décide : de rompre tout rapport avec l’excommunié et avec son abominable séquelle ; d’aller attendre dans le désert l’infaillible avènement de notre vrai maître Jésus-Christ. » L’animation s’empara de l’assistance ; et des voix puissantes retentirent, qui disaient : « Adveniat ! Adreniat cito ! Komm, Herr Jesu, Komm ! Viens, Seigneur Jésus ! »

De nouveau, le professeur Pauli écrivit, et puis il lut : « Ayant unanimement approuvé ce premier et dernier acte du dernier Concile oecuménique, nous apposons nos signatures » ; et, d’un geste, il appela les membres de la réunion. Tous se hâtèrent de monter sur l’estrade et de signer. A la fin, il signa ainsi, en gros caractères gothiques : « Duorum defunctorum testium locum tenens Ernst Pauli. » Montrant les deux défunts, il dit : « Maintenant, allons, avec notre arche d’alliance du dernier Testament. » Les cadavres furent enlevés sur des civières. Lentement, au chant d’hymnes latines, allemandes et slavonnes, les chrétiens se dirigèrent vers la sortie de Karam-ech-Cherif. Là, le cortège se heurta à un envoyé de l’empereur et à un secrétaire d’État, accompagnés d’un officier et d’un détachement de la garde. Les soldats se tinrent près de la porte et, d’un endroit élevé, l’officier lut l’ordre suivant : « Ordre de Sa Divine Majesté : Pour instruire le peuple chrétien et pour le mettre en garde contre les gens malintentionnés fauteurs de troubles et de scandales, nous avons jugé bon de décider que les corps des deux factieux tués par le feu du ciel