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les catholiques qui se montraient fiers de siéger là. Mais le père Jean, sans faire un mouvement, soupira tout haut. Quand la foule qui l’entourait se fut considérablement éclaircie, il quitta son banc et alla s’asseoir près du pape Pierre et de son cercle. Derrière lui se groupèrent les autres orthodoxes qui n’étaient pas montés sur l’estrade. – L’empereur prit de nouveau la parole : « Chrétiens bien-aimés, j’en connais parmi vous qui, dans le christianisme, aiment par-dessus tout l’assurance personnelle en fait de vérité, et la libre recherche à l’égard de l’Écriture. Ce que je pense de cela, je n’ai pas besoin de vous l’exposer, puisque, comme vous le savez peut-être, j’ai, dès ma première jeunesse, composé sur la critique biblique un grand ouvrage qui a fait un certain bruit et qui a posé le fondement de ma réputation. C’est vraisemblablement en souvenir de ce fait que l’Université de Tübingen vient de me demander d’accepter sou diplôme d’honneur de docteur en théologie. J’ai ordonné de répondre que j’acceptais avec satisfaction et avec gratitude. Et aujourd’hui, en même temps que ce musée d’archéologie chrétienne, j’ai établi un budget annuel d’un million et demi de marks pour l’entretien d’un institut universel destiné à la libre recherche de l’Écriture sainte, dans toutes ses parties et selon tous les points de vue, et aussi à l’étude de toutes les sciences auxiliaires. Ceux de vous qui, dans leur cœur, apprécient mes sincères dispositions et qui peuvent, en conscience, me reconnaître pour leur chef souverain, je les invite à prendre place près du nouveau docteur en théologie. » Alors, un étrange