Page:Soloviev - Trois entretiens sur la guerre, la morale et la religion, trad Tavernier, 1916.djvu/310

Cette page n’a pas encore été corrigée

cette autorité est le fondement de l’ordre spirituel régulier et de la discipline morale nécessaire à tous. Chers frères catholiques ! Oh ! comme je comprends votre manière de voir et comme je voudrais appuyer ma puissance sur l’autorité de votre chef spirituel ! Pour que vous ne pensiez point que ce sont là des flatteries et de vaincs paroles, nous déclarons solennellement notre autocratique volonté : désormais, l’évêque suprême de tous les catholiques, le pape romain, est replacé sur son siège à Rome, avec tous les anciens droits et les anciennes prérogatives de cette condition et de cette chaire, droits et prérogatives datant de toute époque et conférés par nos prédécesseurs, à commencer par Constantin le Grand. Et, en retour, chers frères catholiques, je demande seulement que, du fond de l’âme, vous me reconnaissiez comme votre défenseur et protecteur unique. Ceux qui, dans leur âme et conscience, me reconnaissent pour tel, je les invite à venir ici, près de moi. » Et il désignait les places demeurées vides sur l’estrade. En poussant des exclamations joyeuses : Gratias agimus ! Domine ! salvum fac magnum imperatorem, presque tous les princes de l’Église catholique, cardinaux et évêques, la plupart des laïques croyants et plus de la moitié des moines montèrent sur l’estrade, où, après s’être humblement inclinés devant l’empereur, ils occupèrent les fauteuils qui leur étaient réservés. Mais, en bas, au milieu de l’assemblée, droit et immobile comme une statue de marbre, resta assis à sa place le pape Pierre II. Tous ceux qui l’entouraient auparavant se trouvaient maintenant sur l’estrade. Alors, la troupe