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mais il s’en divertit de bon cœur, prenant souvent lui-même l’initiative de plaisanter là-dessus ; et il continua de témoigner à Sollogoub des sentiments très affectueux.

Il aimait à entendre des histoires comiques, surtout des histoires fantastiques. Lui-même en racontait plutôt deux qu’une, avec une malice ingénieuse qui en faisait ressortir quelque enseignement utile à tout le monde. Sauf l’argent, le vice et la vanité, il ne méprisait rien de l’ordinaire existence ; pas même la sottise, dont il s’amusait selon les occasions, se donnant volontiers, sans aucun orgueil, le luxe de la mettre en déroute à coups d’arguments historiques ou métaphysiques.

Ses divers biographes russes, notamment Velichtko, ont réuni d’abondants et curieux souvenirs qui montrent le grand philosophe provoquant la joie des réunions amicales les plus variées.

À Paris, pendant les séjours qu’il y fit, en 1888 et 1893, quelques amis et moi avons beaucoup bénéficié de son incomparable conversation. Les traits de l’esprit français lui allaient comme à un Parisien. Bien entendu, je pourrais, moi aussi, mentionner bon nombre d’incidents originaux.