Page:Soloviev - Trois entretiens sur la guerre, la morale et la religion, trad Tavernier, 1916.djvu/305

Cette page n’a pas encore été corrigée

administrée par des juifs. Jérusalem était devenue ville libre, puis ville impériale. On avait respecté les sanctuaires chrétiens ; mais, depuis Birket-Israïn et la caserne actuelle, d’une part, jusqu’aux « écuries de Salomon » d’autre part, c’est-à-dire sur toute l’étendue de la grande plate-forme de Kharam-ech-Chérif, s’élevait un énorme édifice, qui contenait, outre les deux petites anciennes mosquées, le vaste « temple » impérial destiné à la réunion de tous les cultes, deux magnifiques palais impériaux avec des bibliothèques et des musées, et aussi des locaux spéciaux pour les expériences et pour les exercices magiques. C’est dans cet édifice, moitié temple, moitié palais, que devait, à la date du 14 septembre, s’ouvrir le concile oecuménique. Comme la confession Évangélique n’a pas, à proprement parler, de clergé, les prélats catholiques et les prélats orthodoxes, pour donner une certaine homogénéité à la représentation de toutes les catégories du christianisme, et selon le désir de l’empereur, décidèrent de laisser participer au concile un certain nombre de laïques, connus par leur piété et par leur dévouement aux intérêts religieux. Les laïques étant admis, on ne pouvait pas exclure le bas clergé, régulier ou séculier. En conséquence, le nombre des membres du concile dépassa trois mille ; environ un demi-million de pèlerins envahirent Jérusalem et toute la Palestine. Parmi les membres du concile, trois surtout étaient en évidence. D’abord, le pape Pierre II, chef de droit de la fraction catholique. Son prédécesseur était mort en se rendant au concile ; et le conclave, réuni à Damas, avait, d’une voix unanime,