Page:Soloviev - Trois entretiens sur la guerre, la morale et la religion, trad Tavernier, 1916.djvu/30

Cette page n’a pas encore été corrigée

gaîté s’éveillait dans son âme et en débordait bruyamment.

Un ancien magistrat russe, qui est aussi un écrivain distingué, spirituel et délicat, M. N. Davydov, a, d’une manière bien intéressante, parlé de Soloviev dans un ouvrage intitulé Choses du passé. L’auteur, qui a été en relations avec un bon nombre d’hommes célèbres, a réuni quantité de souvenirs personnels. Seul, le premier volume a paru ; mais M. Davydov a bien voulu me communiquer par avance un extrait du deuxième volume, en préparation : le chapitre qui concerne Soloviev. Là, il est question des rapports amicaux qui existèrent entre le grand philosophe russe et le comte Sollogoub. Celui-ci, mort depuis assez longtemps, poète humoristique et fantaisiste, lié avec Soloviev, non moins original que lui d’allures, mais nullement incliné au mysticisme ou à la philosophie, a jadis composé un poème ironique sur un voyage et sur certaines aventures de Soloviev en Égypte. C’est une satire où l’on voit Soloviev aux prises avec les artifices démoniaques. Il a finalement l’avantage, mais il reste marqué par les traits d’une incisive et constante raillerie. Non seulement Soloviev ne s’offensa point de la caricature,