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L’HOMME POLITIQUE. – Et dans la treizième édition de la Vie de Jésus[1], j’ai remarqué une espèce de rétractation au sujet du quatrième Évangile.

M. Z… – On ne peut pas rester en arrière des maîtres. Mais, à cet égard, Prince, quels que soient nos quatre Évangiles, quand et par qui ils ont été composés, le grand malheur, c’est que, d’autre Évangile, selon vous plus authentique et mieux en harmonie avec votre « doctrine », eh bien ! il n’en existe pas.

LE GÉNÉRAL. – Comment ? il n’en existe pas ? Et le cinquième, celui où il n’y a point de Christ mais seulement une doctrine – sur la viande de boucherie et sur le service militaire ?

LA DAME. – Vous aussi ! C’est honteux. Sachez que, plus vous et votre allié officiel taquinerez le Prince, plus je le soutiendrai. Je suis sûre, Prince, que vous voulez prendre le christianisme par le meilleur côté et que, quoique votre évangile ne soit pas le nôtre, il est cependant du même genre. Comme autrefois on composait des livres intitulés l’esprit de M. de Montesquieu[2], – l’esprit de Fénelon[3], ainsi vous ou vos maîtres avez voulu composer l’esprit de l’Évangile[4]. Toutefois, c’est dommage que personne de vous n’ayez fait cela sous la forme d’un petit livre spécial qu’on aurait pu intituler « L’esprit du christianisme, d’après la doctrine de tels et tels ». Vous avez besoin d’avoir une espèce de catéchisme, afin que nous, simples

  1. En français. (N. d. t.)
  2. En français. (N. d. t.)
  3. En français. (N. d. t.)
  4. En français. (N. d. t.)